Bien-être du cheval : quel est l’impact de la sécheresse ?

Bien-être du cheval : quel est l’impact de la sécheresse ?

La France connaît depuis plusieurs années des épisodes de sécheresse qui vont en s’intensifiant sous l’effet du changement climatique. La raréfaction de la ressource en eau affecte sa disponibilité et impose de penser le partage de cet élément essentiel à la vie.

Afin d’assurer la pérennité de l’alimentation en eau, l’Etat a mis en place un ensemble de règles destinées à éviter et à limiter les conséquences du manque d’eau, sous l’autorité du préfet de département qui met en œuvre un dispositif à deux étages :

• L’arrêté-cadre qui lui permet de préparer les mesures à prendre et d'organiser la gestion de crise en période de sécheresse. Cet arrêté désigne la ou les zones d'alerte, indiquant les conditions de déclenchement des différents niveaux de gravité et mentionne les mesures de restriction à mettre en œuvre par usage, sous-catégorie d'usage ou type d'activités en fonction du niveau de gravité ainsi que les usages de l'eau de première nécessité à préserver en priorité et les modalités de prise des décisions de restriction ;
• Puis, dès lors que les conditions de franchissement d'un niveau de gravité sont remplies, l’ arrêté de restriction temporaire des usages de l’eau, selon les modalités définies par l'arrêté-cadre, qui entraîne la mise en œuvre des mesures envisagées.

Précisons que quatre niveaux de gravité sont prévus : VIGILANCE, ALERTE, ALERTE RENFORCEE et CRISE.

Afin de tenter d’harmoniser les pratiques administratives, le gouvernement a adopté un « Guide circulaire de mise en œuvre des mesures de restriction des usages de l’eau en période de sécheresse » à destination des services en charges de la rédaction de ces arrêtés.

Attention, nonobstant les prescriptions de ce Guide, le préfet a toujours la possibilité soit d’aggraver soit d’alléger les mesures déterminées au travers de cette instruction.

Qu’en est-il pour nos amis équidés ?

D’une part, il est constant que la question de l’abreuvement des animaux ne souffre aucun débat : le guide prévoit de ne pas le limiter, quel que soit le seuil de gravité. Attention, toutefois à vérifier ce point dans les arrêtés départementaux car le préfet peut prendre une mesure plus restrictive.

D’autre part, la question de l’arrosage des carrières s’est posée avec une particulière acuité. Sur ce point le Guide national sécheresse indique que s’agissant de « l’arrosage des terrains de sport et hippodromes », il est autorisé entre 18h00 et 11h00 en situation d’ALERTE et d’ALERTE RENFORCEE et interdit en période de CRISE.

Dans cette dernière hypothèse, il offre toutefois la faculté aux services de la police de l’eau d’autoriser « un arrosage réduit de manière significative pour les terrains d’entraînement ou de compétition à enjeu national ou international avec interdiction de 9h à 20h ».

Ainsi, la carrière pouvant être assimilée à un « terrain d’entraînement », l’arrosage semble pouvoir être autorisé entre 20h00 et 9h00, mais il faut en faire la demande expresse aux services compétents.

Nos conseils :

• Prendre connaissance des mesures de restriction d’eau déterminées par l’arrêté-cadre et l’arrêté de restriction applicables à votre écurie ;
• Être vigilant quant au champ d’application de ces arrêtés, en particulier s’agissant de la provenance de l’eau (réseau public, eaux superficielles, eaux souterraines, eaux issues de dispositif de récupération d’eau de pluie, etc.) ;
• Si les mesures de restrictions des usages de l’eau ne tiennent pas suffisamment compte des besoins naturels des équidés, formaliser une demande de modification de l’arrêté-cadre et/ou de l’arrêté de restriction ;
• Ne pas hésiter à demander des dérogations individuelles dès lors qu’elles pourront être justifiées.