Le blob : ni animal, ni végétal, ni champignon
Vous l’avez peut-être déjà rencontré en forêt, au pied d’un arbre en pensant qu’il s’agissait d’un tapis de mousse jaune tout moelleux… Et pourtant, c’est un organisme tout ce qu’il y a de plus vivant et dont l’apparition sur terre est bien plus ancienne que celle de l’homme. Nous parlons bien sûr du blob !
Qu’est-ce que le blob ?
Le blob est une espèce unicellulaire qui fait partie des amibozoaires. Ces derniers sont des êtres vivants unicellulaires qui possèdent plusieurs noyaux. Il en existe plus de 1000 espèces et la plus connue est Physarum polycephalum.
Les scientifiques l’ayant étudié ont découvert qu’il dispose de 720 types sexuels. Il se reproduit en dispersant des spores dans la nature, de la même façon que les champignons. Lorsque les conditions ne sont pas favorables à son développement, en présence de lumière ou d’une température trop importante par exemple, cet organisme entre en hibernation.
Le blob se nourrit de tout, aussi bien de bactéries, de champignons, de fruits que de flocons d’avoine. Il pratique la phagocytose pour ingurgiter sa nourriture. Une fois rassasié, cet organisme peut doubler de taille chaque jour. Le plus grand blob observé jusqu’à maintenant mesurait 1km² et il était aux Etats Unis.
Le blob n’est donc ni un animal, ni un végétal, ni un champignon.
A quoi sert-il ?
Dans la nature, le blob a une fonction importante : il agit comme un recycleur en mangeant les bactéries et les champignons tout en relarguant des minéraux permettant de nourrir le sol et de favoriser la pousse des plantes. Par sa capacité à ingurgiter de nombreux composés, il a été envisagé de développer une solution permettant de dépolluer les sols voire même de « stocker » les déchets radioactifs.
Cet organisme crée en permanence des réseaux de veines afin que sa distribution de nourriture soit toujours optimisée. Des chercheurs travaillent à l’utilisation du blob pour améliorer les réseaux de distribution d’eau ou de télécommunication en cas de problème (blocage ou réparation). Ainsi, une équipe a reproduit la carte de la région de Tokyo en symbolisant par des flocons d’avoine les principales villes (36 en tout) puis elle a déposé le blob à la place de la gare centrale. Afin de simuler les conditions de terrain et les reliefs, les chercheurs ont utilisé de la lumière, le blob se développant mieux dans l’obscurité. Résultat : en une journée, cet organisme a établi un schéma presque identique à celui de l’actuel réseau ferroviaire !
Les capacités étonnantes du blob
Le blob présente des capacités qui intriguent les scientifiques. Il est notamment capable d’apprendre, de mémoriser et de transmettre son savoir à d’autres blobs bien qu’il ne possède pas de cerveau.
Des expériences ont été réalisées avec 2 groupes d’individus. Le premier a été entraîné à supporter des substances naturellement répulsives afin d’aller chercher de la nourriture. Le second, « naïf » a ensuite été placé avec les premiers blobs. Grâce à une connexion par la formation d’une veine, les blobs sans entraînement ont été capables de supporter ces substances pour récupérer de la nourriture. Ainsi, s’il a été constaté qu’une connexion physique était nécessaire pour transmettre les connaissances, il n’a pas encore été déterminé comment ces informations sont transmises ni quels sont les mécanismes permettant aux blobs d’apprendre.
Ils sont aussi capables de résoudre des problèmes complexes tel que trouver le chemin le plus court parmi 60 000 pour sortir d’un labyrinthe.
Des études sont toujours en cours afin de mieux connaître cet organisme et d’évaluer ces potentiels usages dans le milieu de la recherche.
Pour la petite histoire, le nom de blob a été donné en référence à un film d’horreur, The Blob d’Irvin S. Yeaworth Jr. datant de 1958. Sachez également qu’en ce moment, le CNRS offre un prix à l’auteur de la meilleure photo de blob !
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