L’ENJEU DE LA MESURE DE LA QUALITE DE L’AIR
La pollution atmosphérique englobe l’ensemble des polluants chimiques, biologiques et physiques présents dans l’air et en quantités suffisantes pour impacter à la fois la santé des individus mais également les écosystèmes environnants. Il est alors important de pouvoir quantifier la qualité de l’air toujours plus précisément en vue de pouvoir adopter des mesures adéquates pour l’améliorer. Pour cela, la France dispose de stations de mesure en constante évolution au gré de nouvelles réglementations et des progrès scientifiques.
- Les types de polluants analysés
Les oxydes d’azote, l’ozone, le dioxyde de souffre, les hydrocarbures volatils et les particules fines constituent les principaux polluants mesurés pour définir la qualité de l’air. Les particules fines sont pour leur part catégorisées selon leur diamètre en micromètres entre les PM10, qui se logent dans les voies respiratoires et les PM2.5, plus petites, qui se logent dans les alvéoles pulmonaires.
L’origine et la quantité des polluants découlent principalement de l’activité humaine au travers des activités domestiques, industrielles, agricoles, du transport des personnes et des marchandises, mais aussi de phénomènes naturels comme l’érosion des sols, les éruptions volcaniques, la pluie, le vent, etc.
- Prédire les épisodes de pollution
Selon Santé publique France, environ 40 000 décès prématurés sont attribués à la pollution atmosphérique chaque année. Les écosystèmes ne sont pas épargnés, notamment les cultures agricoles dont les rendements peuvent par exemple souffrir de concentrations en ozone trop élevées. Tout comme le parc de bâtiments, qui se dégrade sous l’effet d’une exposition prolongée à différents polluants comme le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, le carbone suie, etc.
Face à ces constats, l’Europe impose aux états de mesurer certains polluants et de respecter des seuils maximaux. La mesure des polluants dans l’air se fait selon des techniques d’analyse actives (manuelles) ou passives (automatiques) propres à chaque polluant.
En France, 720 stations de mesure fixes et mobiles sont implantées dans des lieux représentatifs (urbain, périurbain, rural) de différents types de pollutions. Outre le suivi de l’indice quotidien de l’air, la mesure des polluants permet de vérifier le respect des valeurs réglementaires. Couplée aux outils de prévision, elle permet d’anticiper les épisodes de pollution et d’alerter, le plus en amont possible, les autorités. Ces informations doivent permettre aux différentes parties prenantes de mettre en place des actions de réduction des émissions pour limiter l’impact de l’épisode et préserver l’exposition de la population.
- Étalonnage et évolution des techniques de mesure
En France, la coordination technique du dispositif de mesures est assurée par le LCSQA (Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air), tandis que la mise en œuvre des mesures est confiée aux AASQA (Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air) regroupées au sein du réseau Atmo France.
Le dispositif français se doit d’évoluer constamment pour se mettre en conformité avec les directives européennes, régulièrement mises à jour.
Pour garantir l’exactitude des analyses réalisées dans les stations de mesure, une chaîne nationale de traçabilité métrologique des mesures est mise en place pour raccorder tous les appareils de mesure à un même étalon national de référence, lui-même raccordé au système de mesure international.
Des progrès technologiques et l’arrivée de nouveaux instruments de mesure participent aussi à faire évoluer le dispositif de surveillance. Aux côtés des stations fixes sont ainsi apparus, il y a quelques années, des microcapteurs plus légers et moins coûteux que les instruments de référence, permettant ainsi d’avoir un maillage plus complet sur un territoire donné.
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