15 milliards de piles primaires sont éliminées chaque année, 97 % des piles miniatures finissent dans des décharges ou sont incinérées. Une start-up française propose des piles recyclables à biocombustible avec une source d’énergie respectueuse de l’environnement.
Une nouvelle technologie durable reconnue à l’international
Cette année, BeFC (Bioenzymatique Fuel Cells) participera de nouveau au CES (Consumer Electronics Show) début janvier, pour présenter les avancées de sa technologie. Pour les 3000 exposants et plus de 100 000 visiteurs professionnels, c’est l’occasion de découvrir les innovations en appareils connectés, et aussi en produits durables, comme celles du BeFC, une start-up issue du CNRS fondée en 2020 basée près de Grenoble. La technologie repose sur une composition naturelle à base de papier et d’enzymes, sans métal ni lithium, et sans risque d’inflammation. Elle génère peu de déchets, elle présente un impact environnemental minime avec des coûts réduits de recyclage et d’élimination.
Une technologie industrielle bio-inspirée
La pile est composée de plusieurs couches de papier cellulose et carbone disposées les unes sur les autres, entre lesquelles sont immobilisées des protéines identiques à celles présentes dans le corps humain. Grâce à cette technologie microfluidique associée au procédé de conversion enzymatique du glucose et de l'oxygène, la protéine enzymatique contenue dans la pile produit de l'énergie électrique, dans des quantités de l'ordre du microwatt par cm2. En termes de puissance, les piles au lithium sont largement supérieures, cependant la solution de BeFC peut suffire pour de nombreuses utilisations comme solution plus durable et plus écologique, pour les tests médicaux, les appareils portables et le suivi logistique. En effet, les industries du secteur de la logistique, du traitement des déchets, du packaging de luxe, de la santé, veulent digitaliser leurs produits, mais souhaitent éviter les piles alcalines ou au lithium.
Du laboratoire à l’industrialisation pour répondre aux besoins du marché
BeFC passe à l’étape d’industrialisation dès début 2024 pour la production de piles écologiques d’une durée de vie d’un jour à quelques mois, selon la puissance et en fonction du nombre de mesures du capteur, du type de communication sans fil et du nombre de messages envoyés. Comme elles sont fines et flexibles, ces piles bioenzymatiques peuvent être utilisées dans les appareils connectés mais aussi les emballages. Une application se profile en logistique pour le suivi en temps réel de la température et de l’humidité des colis et ainsi rationaliser les processus. La technologie est adaptée aux applications à faible puissance avec collections des données et transmissions par des protocoles sans fil, telles que les dispositifs portables, les dispositifs à usage unique, ainsi que l’IoT (Internet des Objets) et l'emballage connecté. Classée dans les startups deeptech pour sa technologie disruptive, BeFC a été reconnue à l’international lors du CES 2020 lorsqu’elle a été élue meilleure start up du village francophone, elle a depuis bénéficié du soutien financier de BPI France et a levé récemment 16 M€ en série A pour son entrée en phase industrielle.
