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La nouvelle agence de sport est née

15 mai 2019
par Sophie Dion

L’arrêté du 20 avril 2019 a officiellement enregistré la naissance de l’agence nationale du sport. Le baptême a lieu le 24 avril au Stade de France en présence de toute la famille réunie, à savoir les 45 membres de l’Assemblée Générale.

Le modèle sportif français actuel repose sur un binôme associant presque exclusivement le Ministère des Sports et le mouvement sportif composés de fédérations placés sous la tutelle du Ministère des Sports, ce qui suscite régulièrement des conflits de pouvoir.

Cette agence sport vise ainsi à dépoussiérer ce modèle sportif et à instaurer une gouvernance plus performante.

Au-delà de la lecture du texte, il faut tenter de mesurer l’esprit de cette nouvelle gouvernance.

La lecture du texte : Selon l’arrêté fondateur, l’agence a pour objet « d’associer les représentants du mouvement sportif, des collectivités territoriales et les acteurs économiques en vue de définir et d’atteindre des objectifs communs en matière de développement de la pratique sportive en France et du haut niveau ainsi que de la haute performance, notamment dans la perspective des jeux olympiques et paralympiques en 2024 ».

C’est ainsi que, pour donner corps à cette nouvelle gouvernance partagée, un certain nombre de membres sont issus du mouvement sportif mais aussi du monde économique et des collectivités territoriales. A noter, pour exemple, que l’Union sport et cycle pour le marché économique et l’Andes pour le monde territorial, tous deux partenaires du Cabinet Fidal font partie du Conseil d’administration de l’agence.

L’esprit de la réforme : Certains craignent à terme une suppression du Ministère des Sports.

Cette inquiétude peut être nourrie par plusieurs éléments : la nouvelle agence va assurer la gestion des conventions d’objectifs qui permet d’assurer le fonctionnement des fédérations par l’octroi de subventions. Le Gouvernement va aussi transférer aux fédérations la gestion des 1.600 conseillers techniques sportifs, ce qui suscite de leur part une forte inquiétude sur leur devenir et leur statut. La Ministre des Sports, face à cette fronde des conseillers techniques sportifs, s’est voulue rassurante sur leur carrière mais devrait peut-être nommer un médiateur pour régler ces difficultés.

D’autres interrogations posées cette fois par la gouvernance ont vu le jour, justifiant même un avis réservé du Conseil d’État sur le projet d’arrêté fondateur. En effet, l’État est à ce jour le seul contributeur, ce qui n’est guère conforme avec le statut de GIP de la nouvelle agence. Une des raisons de la mise en place de cette agence est la nécessité d’apporter au monde du sport d’autres sources de financement. Et l’on attend beaucoup des entreprises privées et des acteurs économiques. Vont-ils jouer le jeu ?

Bref, la partie ne fait que commencer.

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