La mémoire est l’un des processus les plus complexes dans le corps humain. Elle est partie intégrante de notre identité et est indispensable dans notre vie de tous les jours. Lorsqu’elle est touchée par une maladie, les conséquences sont dramatiques aussi bien pour la personne atteinte que pour son entourage.
La mémoire ou les mémoires ?
Au sens scientifique du terme, la mémoire est l’activité biologique et psychique qui permet d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informations. Il est possible de distinguer 5 systèmes interconnectés qui composent la mémoire et impliquent différents réseaux neuronaux distincts. Il y a tout d’abord la mémoire de travail ou mémoire à court terme. La mémoire sémantique et la mémoire épisodique sont les réseaux pour la représentation consciente à long terme. Enfin, la mémoire procédurale est celle permettant les automatismes inconscients et la mémoire perceptive est celle liée aux différentes modalités sensorielles. Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’existe pas un centre de la mémoire dans notre cerveau. Les réseaux sont situés dans différentes zones. Toutefois, ces dernières jouent un rôle plus ou moins important en fonction du type de mémoire impliqué. Un souvenir fait donc intervenir des neurones en réseaux issus de plusieurs zones cérébrales.
Le stockage de l’information
La mémorisation (stockage de l’information) fait notamment appel à l’hippocampe qui sert également à la restitution des souvenirs. Ce stockage est issu d’un changement dans les connexions entre les neurones. Elles évoluent en permanence en fonction des expériences, c’est la raison pour laquelle on parle de plasticité cérébrale ou plasticité synaptique. La mémorisation est un processus en trois étapes : l’encodage, le stockage et la récupération. L’encodage est le traitement de l’information pour la transformer en langage neuronal qui est ensuite conservée et consolidée dans le cerveau (stockage).
La récupération consiste à rechercher volontairement une information bien que la réussite de cette étape dépende du contexte de l’apprentissage. Le renforcement d’un souvenir et des connexions neuronales associées se fait grâce à la répétition. Par ailleurs, plus la mémoire est pleine de connaissances et d’informations et plus il est facile d’en acquérir de nouvelles. Les émotions jouent aussi un rôle important dans l’apprentissage. Un souvenir lié à une émotion intense sera conservé plus longtemps et il sera plus facile de s’en rappeler que d’un souvenir neutre. Depuis un certain nombre d’années, l’oubli est devenu un symptôme, souvent associé à des maladies telles que la maladie d’Alzheimer. Cependant, l’oubli est nécessaire pour permettre d’instaurer une sorte d’équilibre dans le cerveau et permettre à celui-ci de sélectionner les informations les plus importantes à conserver pour ne pas saturer les circuits neuronaux.
Les recherches sur la mémoire
La mémoire et les troubles qui sont liés sont très étudiés et font l’objet de programmes de recherche pluridisciplinaires regroupant des spécialités telles que la génétique, la neurobiologique, la neuropsychologie… mais également les sciences humaines et sociales. Ils concernent aussi bien le fonctionnement de la mémoire que les maladies qui y sont associées telles que la maladie d’Alzheimer. Les recherches sur cette dernière sont nombreuses afin d’en identifier les origines pour pouvoir la prévenir et la soigner le mieux possible.
En effet, à l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement. En revanche, des études sont menées afin d’étudier l’hérédité de la maladie. Plusieurs gènes ont ainsi été identifiés responsables de la transmission d’une forme précoce dans 1 à 2% des cas. Pour le reste, le caractère héréditaire est moins évident même si les antécédents familiaux ont une incidence sur l’apparition de la maladie. Ainsi, les travaux de recherche restent nécessaires pour permettre d’améliorer le dépistage et la prise en charge des patients.