Chaque année, environ 18,5 milliards de bouchons de liège sont fabriqués dans le monde, soit 550 par seconde ! Le premier producteur est le Portugal qui possède 33% des surfaces de chêne-liège. Cette solution de bouchage reste la première pour les bouteilles de vin et plusieurs sociétés travaillent à son amélioration pour réduire l’empreinte carbone.
L’origine du bouchon de liège
Le bouchon de liège est utilisé pour la première fois dans l’Antiquité pour fermer hermétiquement les amphores. Toutefois, l’apparition des tonneaux fait perdre de l’intérêt pour ces systèmes de fermeture. Le développement des bouteilles en verre relance l’utilisation des bouchons de liège, mais ils font surtout leur grand retour avec le moine Dom Pierre Pérignon pour fermer les bouteilles de vin de Champagne. Enfin, leur exploitation se démocratise avec l’industrialisation des bouteilles en verre.
Le liège est un matériau issu de l’écorce du chêne-liège qui se développe très lentement et ne peut être récolté que tous les 9 ans !
Il est un matériau privilégié pour fermer les bouteilles car il est imperméable aux liquides et présente des propriétés d’élasticité. De plus, il laisse passer peu d’air ce qui permet aux vins de se développer en termes d’arômes. Pour conserver ses propriétés, il est nécessaire que le bouchon de liège reste humide et ne se dessèche pas. C’est la raison pour laquelle les bouteilles de vin sont conservées couchées.
Les différents types de bouchons
A l’heure actuelle, il existe trois catégories de bouchons : les bouchons de liège naturel, les bouchons colmatés et les bouchons à base de granulats de liège.
Le bouchon de liège naturel est issu directement des planches d’écorce. Il est souvent en une seule pièce mais il peut également être constitué de plusieurs pièces collées ensemble. Le bouchon colmaté est un bouchon naturel présentant beaucoup de pores. Ces derniers sont obturés avec un mélange de colle et de poudre de liège lors d’une opération de colmatage. Ce process permet d’augmenter la qualité d’obturation de la bouteille en améliorant la surface de contact avec le verre.
Le dernier type de bouchon est un bouchon à base de granulats de liège. Il en existe de deux catégories : aggloméré et technique. Le bouchon aggloméré est constitué de granulés calibrés et collés tandis que le bouchon technique présente un corps en liège avec une ou plusieurs rondelles de liège collées à chaque extrémité.
Les innovations qui poussent le bouchon
La production de bouchons de liège est relativement respectueuse de l’environnement puisqu’elle ne nécessite pas d’abattre d’arbres (c’est l’écorce du chêne-liège qui est utilisée) et que le chêne-liège emmagasine beaucoup de CO2 pour réaliser la photosynthèse. Toutefois, le principal inconvénient de ce type de bouchage est la présence de TCA (2,4,6-Trichloroanisole) responsable du « goût de bouchon ». Le TCA se développe dans la moisissure du bois, en contact de composants chlorés issus du process de nettoyage des bouchons.
Pour réduire la présence de ces molécules, il existe plusieurs traitements et contrôles tout au long de la fabrication des bouchons. Par exemple, un groupe industriel a développé un bouchon de liège biosourcé avec une nouvelle technologie anti-TCA innovante et écologique. Elle utilise notamment le CO2 supercritique avec seulement 10% de la quantité de CO2 qui était nécessaire auparavant. Leurs résultats ont montré une diminution du TCA tout en conservant les propriétés de bonification du liège et sans ajout de composant extérieurs.
Une autre société a élaboré un liant à base de styrène, le Styroflex. Des études sont en cours afin de déterminer s’il peut être utilisé comme liant pour les granulés de liège. Cette solution ne nécessiterait pas d’autre additif ou de liant supplémentaire. Elle serait entièrement recyclable contrairement aux liants à base de polyuréthane actuellement employés. Ces nouvelles solutions innovantes sont explorées pour des cuvées grand cru neutre en carbone.