L’édition 2024 de Roland-Garros, évènement incontournable du paysage sportif français, s’est terminée récemment et une nouvelle fois plusieurs millions de téléspectateurs ont suivi de près le tournoi. Au centre de cet évènement se trouve bien entendu les joueurs, les arbitres, les spectateurs mais également les cordeurs professionnels qui sur 15 jours cordent jusqu’à 4500 raquettes !
Les joueurs professionnels sont en effet très pointilleux sur le cordage de leur raquette : pré-étirement de la corde, le timing pour corder une raquette, des tensions très basses, d’autres très hautes, des dizaines de cadres cordés et recordés pour chaque joueur à chaque tournoi, rien n’est laissé au hasard.
D’origine naturelle…
Les premiers cordages sont apparus, au cours du 19ème siècle, confectionnés à base d’intestins d’animaux, très souvent de mouton, et dérivé de l’utilisation que l’on en faisait pour les instruments de musique à cordes. Il s’agit de Pierre Babolat, le fondateur de la marque française du même nom, sponsor de Rafael Nadal, qui a véritablement commencé à démocratiser l’utilisation du boyau naturel dans l’univers des sports de raquette.
… ou synthétique
Afin de réduire les coûts, les premiers cordages synthétiques sont ensuite créés dans les années 50. Différents polymères comme le polyamide (Nylon), polyester et polyaramide (Kevlar) sont alors utilisés sous forme de monofilament ou multi-filaments.
Comme son nom l’indique, le cordage monofilament est composé d’un fil unique dense et rigide principalement en polyester. L’assemblage de ce fil résulte d’un procédé complexe ajusté selon les caractéristiques que l’on souhaite atteindre en priorité (durée de vie, prise d’effet, contrôle, puissance, etc.). Généralement ronds il existe également des monofilaments de forme polygonale, qui permettent d’accroître l’effet généré par ces cordages.
Le cordage multi-filaments est quant à lui le type de cordage dont les performances se rapprochent le plus du boyau naturel. Plusieurs centaines de microfibres, principalement en polyuréthane, sont tressées dans une âme centrale. La torsion de l’âme apporte souplesse et élasticité au cordage. Ce noyau central est ensuite lui-même protégé par une ou plusieurs gaines. Selon le type de tressage et les matériaux utilisés, le cordage multi-filaments viendra conférer différents avantages à son utilisateur. A noter que l’âme centrale peut également être de type monofilament, on parle alors de cordage guipé.
La première était la bonne
Rares sont les équipements dont la première solution reste la meilleure en termes de performances. Cependant le boyau naturel reste la référence absolue. Roger Federer l’a utilisé tout au long de sa carrière. Que ce soit en termes de confort, de contrôle, de souplesse, de puissance ou de tenue de tension, il procure d’excellentes sensations.
Bien entendu des améliorations ont été apportées depuis sa création en 1875. Le boyau de mouton a été remplacé au profit des boyaux de vaches, plus longs, contenant des fibres de collagène et des fibres élastiques. De nos jours, le boyau est également couvert d’une couche protectrice qui le protège mieux de l’humidité.
Comme tout équipement sportif, l’offre autour du cordage de tennis se multiplie ces dernières années avec toujours de nouvelles propositions pour les joueurs et joueuses, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Les améliorations peuvent porter sur l’élasticité du cordage, la réduction des vibrations, l’amélioration de l’amorti… Le choix peut alors s’avérer difficile et la meilleure solution reste encore de tout simplement le tester !