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Parole d'expert
31 mars 2025

Les conventions de groupe

Contexte

Qu'est-ce qu'un groupe de sociétés ?

Dans la conception générale, un groupe de sociétés est un ensemble de structures qui appartiennent à une même personne ou à un ensemble de mêmes personnes et qui travaillent « ensemble ».

Du point de vue de la législation française, il n’y a pas une définition unique du groupe. Pour avoir une idée de ce que le droit considère être un groupe, il faut se référer à des articles du code de commerce (L.233-3 et L.233-16) qui font référence à la notion de contrôle : une structure en contrôle une autre (on peut alors supposer l’existence d’un groupe) dans certaines conditions.

En pratique

L'apparition des conventions de groupe

Dans ce contexte juridique peu cadré, des pratiques sont nées et se sont développées en prenant en considération l’appartenance plus ou moins marquée d’une société à un groupe.

La pratique la plus répandue consistant à conclure, au sein du groupe, des conventions de nature différente.

En la matière, la seule limite est donnée par l’imagination des sociétés du groupe, et par les besoins de celui-ci.

Les conventions les plus fréquemment rencontrées sont soit de nature financière (conventions de trésorerie), soit de nature commerciale (conventions de prestations de services).

Une attention particulière doit être portée aux conventions de gestion qui risquent très fortement d’être remises en cause par la jurisprudence.

Zoom sur

Les conventions de nature financière

La convention financière la plus connue est la convention de centralisation de trésorerie, dont le but est d’éviter, au sein d’un groupe, d’avoir des filiales avec beaucoup de trésorerie « dormante » et d’autres filiales contraintes à emprunter pour faire face à leurs besoins en fonds de roulement.

Ces conventions permettent de « faire remonter » à la société mère les excédents de trésorerie pour pouvoir ensuite les transférer vers les filiales qui en ont le plus besoin.

Bien que très pratiques, ces conventions ne sont concevables qu’en raison de l’existence du groupe : c’est parce qu’il y a un groupe avec un intérêt commun qui profite à toutes les sociétés qu’il est possible de faire transiter ces sommes d’une structure vers d’autres. Sans le groupe, une société ne pourrait pas « prêter » de l’argent à une autre aussi facilement (une société n’a pas vocation à prêter son argent à une autre société).

Présence du groupe ou pas, il convient de ne pas oublier l’intérêt de la structure qui prête son argent : un taux d’intérêt sur les sommes prêtées doit toujours être prévu.

Regard sur

Les autres conventions de groupe

Très souvent, la société mère est amenée à centraliser des prestations administratives pour tout le groupe (prestations informatiques, comptables, commerciales…). D’une certaine façon, la société mère joue le rôle d’un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) en centralisant des besoins du groupe afin d’en réduire les coûts. On parle alors d’une convention de prestation de services. 

Au sein d’un groupe, les sociétés peuvent être amenées à fournir des prestations de services aux autres sociétés du groupe. Ces conventions sont parfaitement légales, à condition qu’elles interviennent dans des conditions normales de marché et qu’autant la société prestataire que la bénéficiaire trouvent un intérêt à l’exécution de la convention.

Pour aller plus loin

Le contrôle des conventions de groupe

Les conventions de groupe peuvent être soumises au contrôle dit des « conventions réglementées ». Il s’agit d’une procédure d’information instituée par la législation française et qui permet aux associés des sociétés d’être mis au courant de l’existence de conventions qui, du fait de leurs intervenants, pourraient ne pas avoir été conclues dans l’intérêt de la société. 

La procédure vise à permettre l’éventuelle remise en cause des conventions (ou l’engagement de responsabilité des responsables de leur conclusion) si les associés estiment qu’elles ne sont pas conclues dans l’intérêt de la société.

Les conventions de gestion

Aussi appelées conventions de « Management fees » et très à la mode il y a plusieurs années, les conventions de gestion sont des conventions conclues entre une société et une autre société qui a vocation à réaliser des prestations de services relevant de la gestion de la première société.

Ces conventions, à partir du moment où elles concernent des prestations qui relèvent effectivement de la gestion de la société, sont sanctionnées par la nullité en raison du « doublon » avec le mandat social. 

Le raisonnement est le suivant : toute société doit (en application de la loi) être dotée d’un dirigeant. Toute convention (contractuelle) qui porterait sur des prestations de direction, est un doublon par rapport au mandat (légal) du dirigeant et doit donc être sanctionnée par la nullité de la convention.

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Cet article vous est proposé par le département droit des sociétés de la Direction Régionale Centre du cabinet Fidal : Manuel Ardouin, Anne-Claire Basmaison, Laurent Bineaud, Virginie Brigniat, Delphine Des Boscs, Stéphanie Dupuis, Carla Fontaine, Lucie Fort, Jean-Patrick Gimel, Nicolas Jolliot, Joelle Lacaze, Alexandre Lalane, Stéphane le Coz, Michael Maridet, Fanny Niguès, Paolo Raso, Sylvie Salerno.