Les emballages alimentaires se retrouvent souvent au cœur de discussions qu’il s’agisse des problématiques de suremballage ou des nouveaux matériaux utilisés pour remplacer le plastique. Une étude parue fin 2022 a mis en avant l’inutilité de certains emballages alimentaires ainsi que le fait que beaucoup de produits sont remplis de vide.
L’évolution dans la conception des emballages alimentaires
Si les discussions de suremballage sont très actives actuellement, l’utilisation des emballages des aliments est assez ancienne. Ainsi, c’est à Napoléon que nous devons l’ancêtre de la boîte de conserve lorsque celui-ci a promis une récompense à quiconque serait en mesure de proposer un système capable de conserver la nourriture pour son armée pendant de longues périodes.
Nicolas Appert a alors eu l’idée de sceller des bocaux remplis avant de les chauffer. Le carton ondulé a été découvert en 1850 et les premiers emballages individuels de biscuits sont apparus en 1890 ! Puis, au cœur de la Révolution industrielle, d’autres matériaux ont été mis au point avec notamment le cellophane (1908), le polystyrène (1931) et le polyéthylène (1957). Enfin le PET (polytéréphtalate d’éthylène) et le PLA (acide polylactique) ont fait leur apparition dans les années 1970 et 1990 respectivement. Aujourd’hui, le PET reste l’une des matières plastiques les plus utilisées sur le marché des boissons.
Si dans un premier temps l’emballage était essentiellement destiné à protéger les aliments, il est dorénavant utilisé comme élément de marketing.
Evolution réglementaire des emballages
La plupart des emballages alimentaires sont en plastique. Si la part de ceux qui sont recyclés augmente petit à petit, elle reste tout de même faible. Aucune filière de recyclage ne semble avoir été mise en place pour plusieurs des molécules constituant le plastique. En 2020, le gouvernement a adopté la Loi anti-gaspillage 2020 qui a notamment pour ambition « d’augmenter la part des emballages réemployés par rapport aux emballages à usage unique ».
L’objectif général est la fin de l’utilisation des emballages à usage unique d’ici 2040. Parmi les divers axes de travail, l’un d’eux concerne la sortie du plastique jetable avec une promotion du vrac pour réduire les emballages. Un autre axe d’amélioration repose sur le recyclage des emballages. Seulement 13,5% des déchets mondiaux sont recyclés.
La R&D autour des aliments
Face aux contraintes réglementaires et aux pressions de nombreux consommateurs, les industriels ainsi que l’Etat ont placé la problématique des emballages alimentaires au cœur de nombreux programmes de recherche. La France a d’ailleurs mis en place une stratégie nationale « Alimentation durable et favorable à la santé ». Son objectif est de soutenir le développement d’emballages avec une alimentarité garantie au travers d’appels à projet et à manifestation d’intérêt.
A titre d’exemple, Nespresso a développé des capsules à base de papiers compostables sachant que ces capsules en aluminium sont déjà composées d’aluminium recyclable à 80%.
Le salon All4Pack met en avant les innovations en matière d’emballages, il a notamment récompensé un nouveau film pour contenant réemployable qui s’adapte aussi bien sur de l’inox que sur de la porcelaine, de la céramique et du verre. Il est 100% recyclable et répond à toutes les exigences en matière de réglementation des emballages. Parmi les autres systèmes d’emballage à l’étude, des projets sont déployés pour développer des emballages actifs et des emballages intelligents. Les premiers interagissent avec les aliments pour améliorer leur conservation tandis que les seconds permettraient de s’affranchir de date de péremption et surtout de limiter le gaspillage alimentaire.