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Le rendez-vous de l'innovation #71

26 mai 2023

Les enjeux de l’électrification du parc automobile

La mobilité est au cœur des modèles économiques et sociaux de nos sociétés et les enjeux environnementaux et énergétiques nous imposent de nous questionner sur son organisation. L’électrification du parc automobile – constitué de 40 millions de véhicules en France – est au cœur des débats actuels et de manière à guider sa mise en place, l’ADEME, l’agence de la transition écologique, a publié un avis  sur les sujets clés de ce changement. Nous vous en présentons quelques points clés. 

  • Une dette carbone à compenser

Selon l’ADEME, « sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable ». Par capacité raisonnable il est entendu une batterie de capacité inférieure à 60 kWh, ce qui peut permettre jusqu’à 450km d’autonomie homologuée sur une berline compacte.

Un véhicule électrique n’émet pas de carbone lié à la combustion de carburant, mais il commence sa vie avec une dette carbone plus élevée qu’un véhicule thermique liée à la fabrication de sa batterie et variable selon sa capacité. Ainsi, augmenter la « taille » des batteries pour augmenter l’autonomie de la voiture aurait pour conséquence de ne pas garantir l’intérêt environnemental du véhicule.

A titre d’exemple jusqu’à 100 000 km, soit environ 8 années d’utilisation, un véhicule électrique de type SUV compact équipé d’une batterie de 100 kWh présente un cumul d’émission de carbone supérieur à celui d’une berline compacte diesel. En comparaison, ce kilométrage est réduit à 20 000 km pour une citadine disposant d’une batterie de 22 kWh. D’un point de vue des émissions de CO2 il est donc souhaitable de privilégier les véhicules légers dont la batterie reste de taille raisonnable.

  • Un prix d’achat à minimiser

Avec l’autonomie, le prix à l’achat des véhicules électriques constitue un second frein à son déploiement auprès des utilisateurs. Toutefois le coût complet sur la durée de vie d’un véhicule électrique doté d’une batterie d’environ 60kWh est aujourd’hui inférieur à celui d’un véhicule thermique comparable.

Là encore l’émergence de véhicules adaptés au besoins quotidiens, plus petits et donc plus abordables à l’achat représente un enjeu fort pour une adoption massive du véhicule électrique.

Des pistes d’amélioration existent également sur les procédés de fabrication des batteries, permettant de réduire les coûts. Cependant le moment où un véhicule électrique sera moins cher à l’achat qu’un modèle thermique équivalent est retardé par l’augmentation actuelle des cours des matières premières.

Le développement du marché de l’occasion électrique pourrait rendre les véhicules plus accessibles, à condition de le structurer afin de comparer objectivement l’autonomie des batteries, critère déterminant du coût d’achat. A noter qu’une batterie est généralement garantie 8 ans pour environ 1000 - 1 500 cycles de recharge, soit entre 200 000 et 500 000km.

  • Une recharge à planifier

L’offre actuelle de véhicules et d’infrastructures de recharge ne répond pas aux besoins de grands déplacements. Et le déploiement massif de bornes haute puissance (permettant une recharge en 30 min) ne saurait résoudre toutes les problématiques.

Recharger une batterie de 60 kWh en 2 minutes comme on refait le plein d’un véhicule thermique ne saurait être souhaitable car cela représenterait un appel de puissance de 1,8 MW électrique soit l’équivalent de la puissance électrique moyenne appelée simultanément par 1500 foyers. On comprend alors bien la limite induite par le dimensionnement du réseau électrique.

Les temps et périodes de recharge doivent donc être réfléchis au travers d’infrastructures avec la bonne puissance au bon endroit, en favorisant les recharges à domicile et en entreprises et en mobilisant plus d’électricité renouvelable et bas carbone.

Ainsi répliquer le modèle d’utilisation du véhicule thermique sur le véhicule électrique ne pourra suffire. Le passage à l’électrique suppose de repenser les usages de la mobilité avec le développement d’un écosystème de mobilité innovant et varié comprenant entre autres un lissage de la demande en électricité.

 

Pour nous contacter : Financement.rdi@fidal.com

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